Monsieur le Député, Jean Michel COUVE, Monsieur Alain SPADA, conseiller général, Mesdames et Messieurs les représentants des administrations de l’Etat, Mesdames et Messieurs les Elus, adjoints et conseillers municipaux, chers collègues, Mesdames et Messieurs, représentants les associations patriotiques et d’anciens combattants, Messieurs les Porte-drapeaux, Mesdames, Messieurs, très chers Cavalairois,
Nous sommes réunis ce soir pour célébrer notre Fête Nationale. Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris offrait à la France, la date qui deviendra le symbole de notre République. Les semaines qui précédèrent cette journée et les mois qui suivirent, eurent beaucoup plus d’importance historique et politique que la prise de la Bastille elle-même. Avec la réunion des Etats généraux et le serment du jeu de Paume, avec l’abolition des privilèges, une France nouvelle voyait le jour. Cette période ouvrait définitivement la voie à la modernité. La France qui cultivait par la pensée et la philosophie les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, entendait désormais en faire des droits positifs, concrets et réels. Ce fût chose faite avec la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, dont nous venons d’entendre le célèbre Préambule. Mais cette conquête qui fût d’abord la victoire de ce que l’on appelait alors le Siècle des Lumières, entraina avec elle, sa part d’ombre et de chao. La révolution française fût aussi le temps de la Terreur et des exécutions sommaires. Elle fût un temps malheureux de luttes fratricides et d’horreurs. La page est désormais tournée, et le 14 juillet représente, en tant que date symbole de la République, la force de l’unité et de la cohésion nationale. C’est donc par ce qu’elle implique, que la célébration du 14 juillet prend pour nous un sens nouveau. Aujourd’hui comme hier, le 14 juillet doit nous interroger. Pourquoi la France a-t-elle fait le choix du modèle politique républicain ? Qu’est ce que la République nous a apporté, nous, ses enfants, ces descendants des héros de 1789 ? En quoi et jusqu’à quel point pouvons nous être fiers – oui, fiers ! – de la France ? La France, … ce pays de 550 000 km2, - 19 neuf fois moins grand que la Chine ou les Etats-Unis, - ce pays de 65 millions d’habitants, est la 5ème puissance économique du monde. Elle était déjà l’une des toutes premières nations du monde connu au 15ème, au 16ème, … au 17ème, au 18ème, …. au 19ème et au 20ème siècle. Grâce à son agriculture et à son économie, … grâce à sa culture, à son armée, … grâce à ses hommes de Lettres ou de Sciences, grâce au travail accompli durant des siècles par nos concitoyens, nos ancêtres, la France - « ce petit pays de notre si vieux continent » - est l’un des plus beaux, l’un des plus riches, l’un des pays où il fait le mieux-vivre du monde. Cette vérité est incontestable. Dès que l’on sort de nos frontières, tout étranger s’accorde à l’admettre. Et ce résultat qui est celui d’avoir la chance de vivre en France, c’est en grande partie à la République que nous le devons. La République a hérité du génie français. Mais elle l’a surtout magnifié. Depuis deux siècles, la France a tout fait pour mettre en pratique les idéaux révolutionnaires de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. J’évoquais à l’instant les droits de l’Homme et du Citoyen qui sont les garanties fondamentales dont chacun peut dans ce pays se prévaloir, pour penser et agir librement. La République, ce sont des Républicains qui ont offert en 1848 à d’autres républicains, les premiers droits sociaux et de protection de ceux qu’on appelait alors, la classe ouvrière. La République est celle qui a aboli l’esclavage… C’est celle qui a mis fin au suffrage censitaire et validé le principe de l’égalité du droit de vote… C’est celle qui a établi l’école gratuite et universelle… C’est celle qui a instauré la liberté d’association… C’est celle qui a consacré la séparation de l’Eglise et de l’Etat… C’est celle qui a accordé les congés payés… C’est elle aussi qui a offert à nos concitoyens la sécurité sociale et la protection de tous contre les risques liés à la vieillesse, au chômage et à la maladie. Je veux rappeler ici l’action de tout le secteur médical et hospitalier. Je veux saluer aussi, surtout aujourd’hui, celle de nos sapeurs pompiers. Oui, la République a accordé tout cela à ses concitoyens. Nous y pensons trop peu et ce sont pourtant ces vérités qui permettent de vivre dans ce pays que tout le monde nous envie. Alors se pose la question : doit-on, … peut-on être fiers de la France ? Je le crois sincèrement. Je le crois profondément. Et je crois que c’est là le message essentiel de cette célébration du 14 juillet. Ce matin, devant nos postes de télévision, nous avons tous vu le défilé de nos troupes sur les Champs Elysées. La France se montrait à elle-même en évoquant ce qu’elle doit aussi à ses territoires d’Outre-Mer. La France aux quatre coins du monde. La France avec ses territoires et ses départements dans l’Océan Nord-Atlantique, dans l’Océan Indien, dans l’Océan Pacifique, est aussi celle qui porte et qui diffuse ses valeurs universelles de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. A ce titre, elle exporte encore son modèle de communauté politique, sociale et philosophique, comme elle le faisait au 18ème siècle. Mayotte a choisi par Référendum de devenir Département français avec 98% de Oui. N’est ce pas le plus fort et le beau des messages ! Dire oui, « nous voulons » ! Dire OUI, « nous avons l’envie » d’être complètement français quand on est natif de l’Océan Indien, quand on est, comme c’est le cas là bas, d’origine chinoise, indienne ou africaine, n’est ce pas reconnaître que les idéaux de la République sont encore puissamment vivants et actuels ! C’est pour cet idéal que nous sommes là. C’est pour cet idéal, que nous devons rester une terre d’accueil. Ceux qui font le choix de la France, le font par ce que justement nous garantissons à tous ces droits fondamentaux. Et c’est parce que nous offrons ces droits, que nous devons exiger d’eux qu’ils pensent aussi à leurs devoirs. C’est pour cet idéal aussi, que nous devons nous battre, comme se battent tous nos soldats sur les théâtres d’opérations extérieurs où la démocratie est bafouée par le terrorisme. C’est pour cet idéal enfin, que 5 d’entre eux sont tombés hier au champ d’honneur. Il ne faut pas l’oublier, comme et il nous faut avoir, aujourd’hui, au nom des idéaux de la République, une pensée pour eux et pour toutes leurs familles. Etre fiers de la France, avoir conscience de ce que nous offre notre Nation, est, je le crois, un devoir. Il serait même le premier de nos devoirs civiques. Célébrer notre fête nationale a donc cette vertu simple, de nous rappeler ce que nous sommes. La prise de la Bastille aura donc toujours une signification puissante et indépassable. Elle constitue à ce titre, le suprême symbole de la République Française. Elle représentera toujours la France. Elle sera toujours l’image en mouvement de notre Marianne. Elle sera toujours la musique de notre Marseillaise. Elle aura toujours les trois couleurs du drapeau national. Je veux remercier chacun d’entre vous de votre présence. Vive la FRANCE et Vive CAVALAIRE !
Annick Napoléon
Maire de Cavalaire-sur-Mer
Conseillère Régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur