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Lundi 01 Décembre 2025
Article publié le 04/05/2012
Journée de la Déportation

 

En 1954, la République Française a fait le choix de commémorer, celles et ceux qui par leur courage ou par le fait de leur seule identité, ont été victimes de l’atrocité nazie.
 
La France souhaite que sa population se rappelle qu’il fut un temps dans notre pays, où la résistance de pensée et d’actes, où la qualité d’homosexuels, de francs-maçons, de communistes et de républicains, de juifs ou de tsiganes, suffisait pour être conduit dans des trains, pour être emmener dans des camps de fortune et finir enfin, dans des camps de concentration, assassinés à la hache, abattus sous les balles ou gazés dans des chambres à gaz.
 
Ce temps de l’horreur a été, il y a plus de 60 ans, le temps présent de la France. 
Hier a été « un jour », un jour réel, un jour vécu, faits de meurtrissures et de violences infligées à toutes ces victimes.
 
Tout cela, il ne faut pas l’oublier. 
 
Le 13 mars dernier, parmi les dizaines de courriers qui m’arrivent chaque jour,  j’ai reçu la lettre d’une dame. 
 
En 1942, elle était une petite fille, elle avait 12 ans. Elle habitait Orsay, dans l’Essonne. Elle s’appelait Micheline.
 
Dans cette France rurale au temps de l’occupation, ce village semblait être aussi calme et paisible qu’en temps de paix. Certes, la nourriture était moins abondante, les biens de premières nécessités rationnés. Certes, les troupes et la police allemandes se montraient régulièrement.
 
Dans ce village de France, dans ce village où vivait Micheline. Il y avait une famille… Les HINERMANN. Un père, une mère des enfants dont une fille, Jacqueline, de 6 ans, camarade d’école de Micheline. Tous exilés polonais, cachés et recueillis en France. 
 
En novembre, aux portes de l’hiver 1942, la police allemande fait irruption dans la cour de la fermette qu’ils occupaient. 
 
Tous ont été arrêtés. 
Tous, quelques heures après, ont rejoint, poussés à la crosse du fusil, le fameux convoi 44. 
Ils ont été conduits à Auschwitz. 
Quelques semaines après, cette famille a été décimée.
 
De cette tragédie, seule la petite Jacqueline a survécu.
Elle avait enjambé la fenêtre.
Elle avait rejoint, à la hâte, en courant à travers champs jusque chez son voisin. Pour se protéger, elle s’était finalement refugiée au creux d’un fossé. 
 
C’est là que Micheline l’a découverte, en pleurs.
 
Micheline lui a dit de rester cachée. 
Le soir, elle a rejoint la maison de Micheline. Et c’est ainsi qu’elle a pu être sauvée.
 
 
Ce témoignage est celui de la foi et de l’espérance en l’Homme, que nous devons conserver à l’esprit.
 
Aujourd’hui Micheline est là, avec nous. J’ai tenu à l’Inviter et elle a souhaité être présente. Je tenais à vous raconter cette histoire. Je tenais à la remercier.
 
Il y a des justes sur cette terre de France, dont on ignore encore les noms.
 
 
 
 
 
MESSAGE DES DEPORTES
Pour la journée nationale du souvenir
Des victimes et des héros de la Déportation
 
En cette année électorale importante, les victimes du nazisme et de la collaboration de l’Etat français réaffirment leur attachement à cette journée du souvenir de la déportation.
 
Pourquoi faut-il toujours se souvenir ? 
Pourquoi faut-il sans cesse témoigner ?
 
Revenir sur le passé reste un préalable indispensable pour faire comprendre la tragédie humaine de la Déportation.
 
Survenue souvent après les épreuves de l’arrestation et de l’internement, la déportation dans ses finalités répressive ou exterminatrice a touché des dizaines de milliers de nos compatriotes comme aussi de ceux qui avaient pensé trouver asile sur notre sol.
 
Jamais il n’a été plus indispensable de rappeler notre passé concentrationnaire qui peut sembler lointain aux générations nouvelles.
 
Les enseignements que nous en tirons restent actuels à nos yeux.
 
Malgré le temps qui passe et les mémoires qui s’éteignent, nous avons aussi le devoir de rappeler les leçons de notre histoire qui appellent à la lucidité et à la vigilance.
 
Loin de disparaître, le fanatisme, le racisme, la xénophobie ne cessent de ressurgir à travers un monde agité par des passions nationalistes et religieuses et des désordres économiques.
 
Cette journée du souvenir doit être tournée vers l’action. Les détenus, lorsqu’ils furent libérés, s’engagèrent pour que ces drames ne soient pas seulement un objet de commémoration.
 
En ce 67ème anniversaire de notre libération, notre objectif commun doit être de faire vivre dans notre société l’histoire et la mémoire de phénomènes d’une dimension humaine si considérable par leur origines, leurs ressorts et leurs conséquences, qu’ils ne peuvent ni ne doivent plus jamais laisser les consciences au repos.
 
Cavalaire sur Mer s’associe aujourd’hui à toutes celles et ceux qui par le sacrifice consenti, par la douleur vécue dans la chair et par la peine infligée à leurs proches, ont grandi la France.
 
En leur honneur, la ville de Cavalaire sur Mer plantera à l’automne prochain, un rosier, ici même, sur la stèle Jean Moulin. 
 
Il s’agira d’une rose spéciale, la « rose de Ravensbrück », la « rose de la résurrection ». 
Elle a été choisie par les « Amis de la fondation la mémoire pour la mémoire de la déportation », comme l’emblème et le symbole du souvenir éternel.
 
La ville de Cavalaire remercie tous ceux, élus, fonctionnaires municipaux, porte-drapeaux et représentants des associations d’anciens combattants, qui ont préparé et organisé cette manifestation.
 
Je tiens également à associer à ces remerciements,  toutes celles et ceux qui nous font aujourd’hui l’honneur de leur présence et qui contribuent, par là, à maintenir vivante la mémoire de la Résistance et de la Déportation.